samedi 23 mai 2009

La peur

Hier soir, je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Je me couche une première fois, je tourne en rond... Je sors donc Eat Pray Love et je termine le chapitre sur l'Italie (qui est tout simplement délicieux à lire - "eat"!). Je réessaie de m'endormir... Rien à faire, j'ai faim, donc je grignote un peu. Je me sentais étrangement tourmentée. Je fais le tri de mes CD, que j'avais mis dans un sac en fin d'après-midi, pour ressortir ceux que j'apporterai au chalet. Puis je retourne finalement au lit...

Et là, c'est une peur qui ma saisi par la gorge. La peur de partir d'ici, la peur de n'avoir rien devant moi, la peur de n'avoir pas assez profité des mois intenses qui viennent de passer parce que j'étais peut-être trop attachée à ce que j'avais laissé derrière, ou trop préoccupée à ce qui m'attends devant. Même si ça aura été particulièrement difficile d'être confrontée à la solitude presque totale, l'ÉNC, ça n'aura pas été que ça... Je pense aux cours extraordinaires, aux professeurs... Qui a l'occasion, la chance de prendre 10 mois pour se pencher sur son art et sur son être tout entier, entourée de véritables maîtres qui sont là pour nous supporter dans notre démarche et qui croient en notre talent et notre potentiel?Je n'ai jamais senti de leur part aucun jugement sur qui je suis ou ce que je fais, et même au contraire encouragée à me démarquer, à progresser vers un style qui me ressemble, à essayer des choses, bref à sauter à l'eau. Je ne pourrai jamais leur être assez reconnaissante...

Je ne peux pas croire que mes classes avec eux sont déjà terminées ou presque, que dans trois semaines je serai livrée à moi-même pour avancer avec les outils qu'ils nous auront donné. Et je ne parle pas que d'outils théoriques ou techniques... Je pense notamment au cours d'interprétation avec Marie-Claire Séguin, un cours en particulier où on a chanté un chant antillais (je crois) en regardant le soleil se coucher, pour ensuite nous dire "Vous voyez, quand on croit à la magie, on peut faire coucher le soleil"... Ou ce soir, après une répétition pour notre spectacle de fin de session, où elle nous a dit "Vous savez, on ne vit que d'utopie, et on meurt du reste". Ou cet après-midi où on a joué pendant 10 minutes au ballon invisible... Ce sont des moments précieux qui nous font décrocher de l'ordinaire et de l'obligé, et qui resteront gravés dans ma mémoire à tout jamais.

J'avoue que cette année qui s'en vient me terrorise. J'ai peur que le projet avec le band prenne le bord, de ne pas arriver à bien gérer mon temps et mon argent, de perdre de vue mes objectifs... C'est certain qu'il y aura une période d'adaptation, et de repos surtout. J'arrive au bout de ma corde, je l'avoue. Je me suis rarement sentie aussi épuisée. Même si des sessions de studio, des spectacles, des pratiques hebdomadaires et plein de projets m'attendent, présentement tout ce que je veux, c'est être chez moi avec ma famille, mes amis, mon chat et juste rire et manger des repas qu'on aura cuisiné à ma place avec un petit verre de vin! J'ai besoin de me ressourcer plus que jamais pour ensuite repartir en force. Mes meilleures chansons et mes plus grandes réalisations sont devant moi... Cette année, j'aurai repoussé mes limites, je me serai mise au défi pour me convaincre que OUI, JE SUIS CAPABLE!

Je m'ennuie de Minette, mon gros bébé chat. On est dans une symbiose étonnante, elle et moi.

Encore une fois, j'ai envie de vous souhaiter plein de magie et d'amour, parce que c'est tout ce qui compte.

Je vous laisse sur une citation de Walter Bagehot:

"Un des plus grands plaisirs de la vie est de faire ce que les gens déclarent impossible."


C'est l'amour fou

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